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HETEROSEXUEL SANS ÊTRE FIER


Les hétéros, ont-ils perdu le droit de parole ? En présence de l’offensive médiatique des homosexuels on serait tenté de répondre par l’affirmatif. En effet, les homosexuels jouissent toutes les faveurs des cercles politiques influents, surtout de ceux qui se considèrent comme étant de gauche. C’est surtout de leurs rangs que se lèvent les voix les plus fortes contre leur discrimination et les préjugés exprimés à leur égard ; ce sont surtout eux qui s’engagent à remettre en valeur leur dignité si longtemps bafouée ; ce sont surtout eux qui propagent la conception du choix délibéré de l’identité sexuelle des hommes et des femmes et encouragent l’éducation scolaire des jeunes dans ce sens. Dans le domaine des arts (qu’ils contrôlent) on favorise des sujets homophiles et on organise, tambour battant, des « Pride parades » (vulgo : parades de fierté) qui, du moins en Occident, sont devenues des critères de base pour l’admission de nouveaux États dans l’Union Européenne ! Gare au pays qui, comme la Serbie, hésite d’autoriser la tenue de ses parades organisée annuellement dans d’autres pays membres. Même la ministre des affaires étrangère des USA de l’époque, Hillary Clinton, dont le pays n’est pas membre de l’UE, s’était empressé de se rendre à Belgrade pour signaler au gouvernement serbe que tout refus de l’autorisation du « Pride » entraverait son adhésion !

Ce petit épisode ne démontre que le degré de l’importance de la question du traitement des homosexuels dans les affaires internationales. Par conséquent, on pourrait se demander si cette catégorie sociale n’est pas devenue privilégiée grâce non seulement à l’évolution des mœurs mais aussi –sinon même plus – au « bon plaisir de certains cercles économiques et politiques qui en tirent profit. Récemment, les médias autrichiens ont affirmé que le fameux « Life Style Bal » de Vienne, qui dure une semaine entière, a contribué positivement au tourisme. Mais ça fait aussi bonne augure à l’échelle internationale. Ce n’est certainement pas par pure sympathie pour les homosexuels que les drapeaux arc-en-ciel flottent à cette occasion sur tous les véhicules du transport public viennois et que sur les carrefours de la capitale autrichienne des sémaphores présentant des couples de même sexe avait fait apparition. D’ailleurs pour le gouvernement rouge-vert (social-démocrate – écologiste) de la ville et la province de Vienne, qui favorise ces manifestations, ceci semble être aussi une adresse aux électeurs potentiels. Les sociaux-démocrates surtout, ayant perdu leur base traditionnelle ouvrière passée, à cause de la politique de « dérégularisation » de la société du côté de l’extrême-droite, semblent la rechercher, à part des étudiants en sciences humanitaires et des beaux-arts ou des écoles secondaires (l’âge limite ayant été baissé à 16 ans), dans les cercles minoritaires. L’Autriche est d’ailleurs, selon les mots de son chancelier social-démocrate Werner Faymann, « un bon élève des institutions financières internationales » et les dignitaires sociaux-démocrates sont régulièrement invités aux réunions des Bilderbergers.

Vienne va-t-elle ôter la place que détient Toronto qui s’honore d’avoir la plus grande communauté homosexuelle du monde ? Une grande percée avait été faite avec le « Song Contest » de 2014 emportée par la cantatrice transsexuelle autrichienne Conchita Wurst. C’était une victoire non seulement pour l’Autriche, mais surtout pour les cercles homosexuels du monde entier. La fierté de l’appartenance à cette communauté est montée d’un cran. Elle semble d’ailleurs avoir été privilégiée depuis un bon bout de temps. On peut exhiber son identité collectivement et en public même de façon qui est à la limite du bon goût. Mais, en le faisant, n’oublie-t-on pas que l’on bafoue les sentiments humains en faveurs d’une matérialisation purement corporelle ? Malheureusement, dans notre société de consommation, c’est ce qui compte. Les grandes entreprises, les cercles financiers internationaux et les politiciens que ces derniers subventionnent, le savent parfaitement. Au nom de l’égalité ils leur prêchent la fierté, mais les poussent, en même temps, de s’enfermer dans des communautés identitaires atomisées. Le souci pour la sauvegarde de leurs particularités quelle qu’elles soient s’avère être une entrave efficace à toute tentative d’établissement des liens de communication en dehors de leurs limites communautaires pouvant orienter leur action vers des objectifs plus tangibles pouvant éventuellement mettre en cause l’ordre mondial (néolibéral) existant. Ceux que l’on désigne parfois et non tout à fait sans tort comme « les (nouveaux) maîtres du monde » savent parfaitement que le système sur lequel est fondé leur pouvoir (et de leur fortune) dépend aussi de la déstabilisation des liens sociaux traditionnels dont le noyau est, que ça nous plaise ou non, la famille classique, donc hétérosexuelle. À cet effet, l’apologie du « genre », des « gays », des LGBT et des « queers » fait leur affaire.

Mais on aurait tort de croire que les hétérosexuels n’y étaient jamais impliqués. Bien au contraire. On semble oublier que tout le mouvement de la libération sexuelle des années soixante allait dans le même sens. La conception de la famille classique, patriarcale, autoritaire et anachronique, mais toutefois stable, cédait la place à celle qui favorisait les unions certes libres mais souvent précaires. À qui pouvait profiter cet état des choses sauf à ceux qui y trouvaient leur intérêt dans la stimulation de la mobilité personnelle et de la consommation ? Il est à noter, d’ailleurs, que la liberté hétérosexuelle de l’époque comme homosexuelle d’aujourd’hui s’affichaient en public de la même façon : par la mise de l’accent sur les rapports purement corporels. Quant à l’aspect psychique, affectif ou intellectuel, on ne les évoquait qu’en passant. L’objectif était de « choquer » par le comportement libertaire en public la société et les anciens, de se vanter des exploits, d’affirmer un non-conformisme souvent mal compris et qui se muait en un conformisme nouveau, mais pas de réaliser des relations durables et stables. Les effets de cette « révolution sexuelle » sur les jeunes de l’époque et leur progéniture, surtout celle issue des familles « patchwork », semblent aujourd’hui ne plus attirer l’intérêt de l’opinion publique. Certes, si les manifestations publiques carnavalesques des « Pride parades » n’avaient pas encore eu lieu, ce n’était pas moins une dégradation de la dignité humaine dont aucune personne hétérosexuelle ne peut et ne doit être fier.

Or, le pire est que la nécessité de l’établissement de la solidarité humaine dans la réalisation des objectifs sociaux communs fait défaut dans les cercles communautaires. Au lieu d’un engagement mutuel et extra-communautaire de pair avec toutes les victimes du capitalisme néolibéral afin de changer leur sort, on préfère se planquer dans des ghettos identitaires et s’observer avec méfiance à travers des lunettes du politiquement correct. Ainsi on ne se rend pas compte que celui qui se présente comme bienfaiteur de leurs activités n’est qu’au fait leur pire ennemi.

À quoi bon, alors, d’être fier d’une certaine identité communautaire si elle divise l’humanité et ne sert qu’aux intérêts de ceux qui, de fait, la ravagent ? Ne vaudrait-il pas mieux de l’être en raison de l’appartenance à l’humanité dans le sens transcendantal du terme ? Si tous les hommes (et femmes) veulent être frères (et sœurs), comme le suggère l’hymne officielle de l’Union Européenne, la première chose à faire serait de résister au chant de sirène des apologètes identitaires afin d’éviter d’être attiré vers le désastre. Ensuite, il serait nécessaire de s’engager dans la recherche d’une alternative au système néolibéral actuel qui menace la stabilité du monde entier. Enfin, dans cette lutte – peut-être même finale – qui exige que les identités soient reléguées dans la sphère du privé, il ne faudrait toutefois pas mettre en cause les lois de la nature et tenter de la pervertir afin d’imposer arbitrairement une égalité mécanique entre les sexes. Si on peut (et on doit) laisser aux individus adultes le libre choix de leur option sexuelle, il faudrait toutefois réfléchir deux fois avant de se lancer dans des expérimentations de cette sorte sur les enfants. Ne vaudrait-il pas mieux laisser leur nature se développer spontanément et les préparer à la fonction sociale qu’elle leur a désignée : vers la procréation naturelle et la fondation de familles hétérosexuelles qui sont, qu’on le veuille ou non, les fondements élémentaires de la société humaine ? À moins qu’on en veuille à son existence ultérieure. Mais dans ce cas, la question se pose à qui ceci pourrait profiter. Si ce n’est qu’aux sponsors des communautés identitaires, ces dernières doivent-elles en être fières ?

Les Essais
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